L’art pour ouvrir le dialogue : 4 questions à Dominic Lafontaine


L’art pour ouvrir le dialogue : 4 questions à Dominic Lafontaine

Publié le 15 juin 2021    access_time 5 minutes

Initié en 2015 par Xn Québec, le JAM 360 a pour objectif de briser les silos entre l’industrie de la créativité numérique et les entreprises culturelles par le biais de la cocréation et du travail collaboratif. Le JAM 360 permet de générer des nouvelles idées et d’expérimenter des nouveaux formats tout en familiarisant les entreprises culturelles avec de nouvelles technologies. Cette 6e édition le JAM 360 se divise en 3 éditions en lien avec les clientèles admissibles SODEC.

L’appel à projets  Installation interactive expérientielle mettant en valeur le patrimoine artistique Anicinabe est ouvert jusqu’au 23 juin 2021.

L’art pour déconstruire les stéréotypes


Suite à notre article qui présentait Craig Commanda, l’artiste multidisciplinaire de la nation Anicinabe qui collaborera, dans le cadre du JAM 360, à codévelopper un projet commun de migration et de mise en valeur du patrimoine Anicinabe via le numérique, c’est au tour de l’artiste visuel, poète et musicien Dominic Lafontaine de souligner l’importance de la cocréation numérique dans l’avenir artistique des Premiers Peuples.

Dominic Lafontaine, artiste contemporain Anicinabe connu pour ses œuvres au style et aux propos audacieux, agira à titre de mentor artistique pour notre activité de cocréation JAM 360.

Né d’un père de Rouyn-Noranda et d’une mère Anicinabe de Timiskaming First Nation, Dominic est l’exemple même de la mosaïque que représente l’identité des Premières Nations.

Dominic voit en l’art un moyen privilégié de déconstruire les stéréotypes qui entravent le dialogue. Il explore différents formats artistiques, via la musique, les arts visuels, l’art numérique, afin de colliger ses connaissances de l’histoire de l’art autochtone.

4 questions à Dominic Lafontaine


En quelques mots, comment décrirais-tu l’importance de la cocréation numérique avec les premiers peuples ?

Je crois que la cocréation numérique est essentielle au futur artistique des premiers peuples. Je crois qu’il est impératif que l’on explore les possibilités de création entre peuples. Comme nos ancêtres chassaient, cueillaient et se rassemblaient pour célébrer l’abondance naturelle, on se doit le droit d’exploiter les ressources numériques, d’explorer ces nouveaux outils et d’en partager le résultat artistique avec toute la population.

Quel est le projet que tu as créé où la collaboration a été la plus fructueuse et pourquoi ?

J’ai eu la chance de travailler avec l’artiste Méchif Jessie Short durant une résidence de prototypage avec L’Office National du Film (programme Déranger 2).  Notre œuvre :  Ni l’Un, Ni l’autre, une installation multimédia, a été exposée à Video Pool à Winnipeg, ainsi qu’à Free Space à Victoria. Il y avait un plan pour d’autres expos, mais COVID oblige. 

Ni l’un ni l’autre est une œuvre  portant sur les énergies invisibles avec le concours logistique de L’Office National du Film du Canada. L’installation cherche à trouver le paranormal dans le quotidien et à rendre visible l’invisible. 

J’ai aussi eu la chance de faire partie d’une délégation de techno-créatifs qui sont allés en Israël avec l’ONF en 2019. C’est durant ce voyage d’exploration que j’ai ressenti en pleine personne, le potentiel des technologies numériques (XR, AR, VR, etc.). 

En tant que membre de la nation Anicinabe, qu’aimerais-tu dire ou partager à notre communauté de créateurs numériques ?

En tant qu’artistes Anishnabe, nous avons une chance de créer notre propre futur, de réclamer notre espace virtuel, d’être innovateurs et de partager nos savoirs avec d’autres nations à travers le monde. Je vois aussi un énorme potentiel pour des projets intertribaux. Je m’intéresse aussi au rôle que les cryptomonnaies et que la blockchain auront dans le marché de l’art futur. 

Parle-nous de ton implication au JAM 360, et les répercussions que tu prévois qui en découlent.

Je travaille à titre de mentor, mais je me considère plus comme commissaire, ou mieux : compatriote numérique. J’ai choisi des artistes qui ont une ouverture d’esprit, un professionnalisme et un bon sens de l’humour. Je crois que ce dernier est essentiel à la création artistique. L’humour occupe un rôle important dans notre culture.

Les répercussions : Je crois que cet évènement est le premier de multiples évènements numériques qui verront le jour. Pourquoi pas un festival d’art numérique événementiel en Abi-Témis ? Un réseau d’artistes anishnabes qui sont représentés à l’échelle mondiale ? Je vois le potentiel de se démarquer, de créer des projets qui vont changer comment l’art autochtone est reçu, perçu et distribué.


Partenaires présentateurs du JAM 360

Partenaires collaborateurs

arrow_backRetour aux nouvelles