Les PRIX NUMIX, c’est s’investir pour l’industrie


Les PRIX NUMIX, c’est s’investir pour l’industrie

Publié le 2 mai 2024    access_time 5 minutes

Alors que les PRIX NUMIX célèbrent leurs 15 ans, nous avons interviewé plusieurs créateur.rice.s et studios ayant participé aux éditions précédentes. Un aperçu de l’évolution de l’industrie, une façon de s’investir pour l’industrie, un tremplin pour certain.e.s. À travers ces entrevues, Jenny Cartwright, Cédric ChabuelNicolas Roy et Valérie St-Jean partagent avec nous leur parcours et leurs perspectives sur ce concours qui récompense l’excellence de la créativité numérique.

Cédric Chabuel
Réalisateur, artiste audiovisuel
Cédric Chabuel fait ses débuts de réalisateur radio en 2001 au sein d’Arte Radio en France, avant d’immigrer au Québec et de travailler pour Télé-Québec et Radio-Canada notamment. Il réalise les séries balado L’ombre du doute, T’es où Youssef, La Bombe, Histoires d’enquête, D’où je viens, Partir ou mourir, Les poussières de Daech, et bien d’autres. Ses réalisations sont primées au national ou à l’international. Du côté de l’image, il a présenté son travail de VJ sous le nom de Ouananiche dans de nombreuses performances à travers le monde (Chine, Danemark, Belgique, France, Canada, Turquie, etc). En 2016 il réalise le long-métrage documentaire intitulé Autre Part.

Cette année nous célébrons les 15 ans des PRIX NUMX. Comment l’industrie a évolué au fil des ans ?

Cédric Chabuel (CC) : Dans le secteur du balado, au cours des 15 dernières années, nous avons vraiment connu une croissance phénoménale, une sorte d’explosion. Mais maintenant, je pense que nous atteignons un stade de maturité. Il y a comme un tournant qui s’opère en ce moment : de plus en plus de gens savent ce qu’est un podcast ou un balado désormais, et je pense que l’effet de surprise est un peu derrière nous. Nous entrons dans une phase de maturité, et honnêtement, je ne sais pas trop à quoi cela va ressembler la suite.

Vous avez participé à quelle(s) édition(s) des PRIX NUMIX ?

CC : J’ai commencé en tant que VJ aux NUMIX, donc je m’occupais des projections vidéo, il y a longtemps. Parfois, je gérais même des afters-parties. En tant que lauréat ou finaliste primé, nous avons été récompensés en 2018 en balado avec T’es où, Youssef ?, en 2019 avec La Bombe et en 2022 avec D’où je viens : le rap d’ici. Je pense que ce sont les trois NUMIX que j’ai obtenus en tant que réalisateur. En tant que finaliste, Histoire d’enquête : Chemin de croix en 2019, Transmission en 2020, Les Poussières de Daesh en 2021, enfin Partir ou mourir et Histoires d’enquête : Retour aux sources, en 2022. Ce sont tous des balados.

Est-ce que votre participation a eu un impact positif dans l’évolution de votre carrière ou pratique ?

CC : Oui, clairement. En fait, le balado, ça a beau être un buzzword, où certains trouvent que l’explosion est surfaite, ça reste qu’en matière de balado indépendant il n’y a aucun financement public à ce jour. Il n’y a pas de bourse de création, il n’y a pas vraiment de programme au Conseil des arts. Donc, c’est assez difficile aujourd’hui d’être producteur de balados, de réaliser des balados, d’être auteur ou autrice. Je pense que les NUMIX, dans les dernières années, c’était vraiment l’endroit qui nous récompensait, qui nous encourageait. C’est sûr que les encouragements financiers sont importants, mais d’être reconnu par ses pairs, aussi.

Comment percevez-vous l’impact des PRIX NUMIX sur le développement de l’industrie ?

CC : Certains prix récompensent les contenus et les démarches créatives des auteurs. C’est crucial car cela démontre aux producteurs et aux financeurs que ces contenus ont une valeur, même s’ils ne génèrent pas toujours le plus d’audience.

Vous êtes investi aujourd’hui en tant que Jury des NUMIX 2024. Comment vivez-vous votre expérience après avoir participé en tant que créateur ?

CC : J’étais vraiment content d’être invité. Ça fait longtemps que j’ai envie de faire partie d’un jury des NUMIX, mais je comprenais que ce n’était pas possible avant, avec mes créations en compétition et maintenant mon travail chez Radio-Canada. Mais là, enfin, j’y suis, et c’est super. Pouvoir donner un peu de mon temps aux NUMIX, ça fait vraiment plaisir.

Le seul hic, c’est que c’est vraiment difficile, ces choix à faire. J’aimerais pouvoir encourager tout le monde, récompenser tout le monde. Parce que le balado ou podcast, c’est un petit bout de l’industrie qui mérite vraiment d’être encouragé. C’est une forme d’expression nouvelle, un peu ignorée par les médias traditionnels.

Certains prix récompensent les contenus et les démarches créatives des auteurs. C’est crucial car cela démontre aux producteurs et aux financeurs que ces contenus ont une valeur, même s’ils ne génèrent pas toujours le plus d’audience.

Cédric Chabuel, Réalisateur, artiste audiovisuel

Enfin, une anecdote de votre passage aux NUMIX ? 

CC : Je me souviens que lors du premier concours en 2018, alors que nous étions en lice pour le balado T’es où, Youssef ?, quelqu’un de l’industrie m’avait dit qu’il fallait se préparer à être déçu. À partir de ce moment-là, j’étais persuadé que nous n’avions pas gagné. Donc, je me suis installé tout au fond de la salle avec mes collègues et je passais beaucoup de temps au bar. Finalement, j’ai été vraiment surpris lorsque nos noms ont été appelés, car je m’étais préparé à l’idée que nous allions perdre.

À propos des PRIX NUMIX

Depuis 2010, le concours des PRIX NUMIX récompense l’excellence des contenus numériques du Québec. Cette reconnaissance attribuée par les pairs, soit différents jurys composés de professionnel.le.s issu.e.s des milieux culturel et numérique, contribue à faire des PRIX NUMIX un moment privilégié qui dépasse maintenant l’enjeu d’un simple concours. Chaque édition offre l’occasion aux producteur.rice.s et artisan.ne.s de se rencontrer, d’échanger, de porter un regard critique sur les réalisations de l’année, d’observer les tendances de l’heure et, ce faisant, d’ouvrir la voie à des développements inédits.

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