Dans les coulisses de la plus grande installation permanente de «projection mapping» sur un bâtiment au monde


Dans les coulisses de la plus grande installation permanente de «projection mapping» sur un bâtiment au monde

Publié le 11 octobre 2024    access_time 5 minutes

Cet article est présenté grâce au soutien de Panasonic Connect.
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Treize mille neuf cent cinq mètres carrés.

Telle est l’ampleur du canevas offert par la façade de l’édifice du gouvernement métropolitain de Tokyo pour la série de projections Tokyo Night and Light, lancée en février dernier.

C’est l’équivalent d’environ 50 écrans de cinéma.

Sept patinoires et demie.

Près de trois terrains de football américain.

C’est assez imposant pour y faire apparaître des images de Godzilla, grandeur nature.

Et surtout, c’est la plus grande installation de projection architecturale au monde.

Nous avons rencontré le chef ingénieur responsable du projet, Matsuki Daizaburo de Panasonic Connect, pour comprendre comment il a pu réaliser ce tour de force.

Projection mapping: un nouveau record du monde 

Dans le but d’attirer davantage de touristes et d’animer la vie nocturne de la capitale japonaise, le gouvernement métropolitain de Tokyo a eu la folle idée d’organiser une série de projections sur la façade de ses bureaux. Pour mener à bien ce projet d’envergure, l’équipe d’experts de Panasonic a été approchée.

«Au départ, on a été surpris par la demande, se rappelle Matsuki Daizaburo. Toutefois, on avait confiance qu’on serait en mesure de relever le défi. On voulait profiter de l’occasion pour montrer au monde entier ce qu’on était capable de faire.»

Savait-il qu’il développait la plus grande installation de projection architecturale permanente de l’histoire?

«Non», répond-il avec un sourire modeste. Il précise que c’est seulement plus tard, quand ils ont comparé leur travail aux autres initiatives similaires ailleurs dans le monde, qu’ils ont réalisé avoir établi un record.

Plus important encore, l’objectif du projet a bel et bien été atteint. Sept mois environ après son lancement, la série Tokyo Night and Light a attiré plus de 350 000 visiteurs.

Des défis techniques de taille

Avec l’attention aux détails qui caractérise les ingénieurs, Matsuki Daizaburo a pris le soin de nous expliquer méticuleusement les techniques employées par son équipe pour mener à terme ce projet d’envergure.

D’abord et avant tout, comme les plans du bâtiment ne comprenaient pas les dimensions précises de la façade, ils ont dû la mesurer, au millimètre près, avec l’aide d’un radar. Ces données ont permis la création d’un fichier CAD qui a servi à la planification et aux simulations nécessaires à l’installation des projecteurs.

Il a été déterminé que 40 projecteurs 4K de Panasonic étaient nécessaires pour recouvrir de lumière la face Est de l’immeuble: 20 modèles PT-RQ50K et 20 modèles PT-RQ35K. Or, disposer ces dizaines d’appareils sur le toit du bâtiment voisin constituait un casse-tête en soi. 

Premièrement, l’édifice où ont été posés les projecteurs est beaucoup plus bas et assez éloigné de celui qui sert d’écran. C’est donc dire que les appareils qui sont pointés vers le sommet de la tour doivent être redressés à un angle prononcé. 

Deuxièmement, le toit, déjà relativement petit, est recouvert de fenêtres, panneaux solaires et conduits d’aération, ce qui limite les espaces où pouvent être fixés les appareils.

Troisièmement, comme se plaît à le rappeler Matsuki Daizaburo, à cette distance, «le moindre changement fait une énorme différence». Les projecteurs devaient donc être fixés parfaitement et ne plus bouger. C’est pourquoi des habitacles ont été fabriqués sur mesure pour les accueillir et les protéger des éléments. Ainsi, l’installation est à l’abri du vent, de la pluie, de la neige, et même des typhons et tremblements de terre.

Ça marche tout seul

Autre défi à relever, le site n’étant pas propice à l’installation d’une régie, il a été décidé que les projections seraient gérées à distance. Du coup, les séances sont lancées automatiquement, grâce au système d’affichage électronique AcroSign.

De son côté, le matériel est surveillé à distance grâce à la technologie de Panasonic Connect. Les techniciens peuvent activer ou éteindre les projecteurs depuis une application en ligne. Ils peuvent aussi vérifier en temps réel leur température, leurs heures d’utilisation ou le fonctionnement de leurs ventilateurs. De surcroît, des caméras ont été installées pour garder un œil sur la qualité des projections. 

Au programme de Tokyo Night and Light

Actuellement, la série « Tokyo Night and Light » propose 15 types d’expériences courtes, chacune comprenant des sessions d’environ 15 minutes qui ont lieu 5 à 9 fois par nuit. À partir de septembre, PAC-MAN sera également projeté, et la sortie du deuxième volet de Godzilla est prévue pour novembre.

Fait à noter: les expériences sont accompagnées d’une trame sonore ambiophonique. Pour faire vibrer les spectateurs, 22 haut-parleurs ont été installés sur le site.

Parmi les œuvres présentées, notons entre autres:

  • Godzilla Attack on Tokyo, un court métrage signé Toho mettant en vedette le roi des monstres.
  • Tokyo Concerto, une œuvre supervisée par Michiyuki Ishita où le studio de Toronto AVA. Animation & Visual Arts a contribué au deuxième mouvement.
  • Evolution et Synergy, de l’artiste belge Maxime Guislain.
  • Lunar Cycle, du studio japonais COLORs CREATION Co.Ltd.
  • Ukiyo, du duo allemand John Tettenborn et Kourtney Lara Ross.

Toujours plus haut, toujours plus loin

À en juger l’engouement autour du projet Tokyo Night and Light, l’équipe menée par le chef ingénieur Matsuki Daizaburo a certainement réussi à relever le défi.

Ce succès ouvre la voie à d’autres projets de la sorte, et ce, dans le monde entier. En effet, des installations similaires sont envisagées dans des villes en dehors de Tokyo pour revitaliser les quartiers locaux.

De plus, alors qu’une nouvelle saison de Tokyo Night and Light débute, une nouvelle série de projections sera également lancée.

Or, si des artistes allemands et belges ont fait partie de la programmation dans le passé, pourquoi pas des studios québécois dans le futur?

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