Le Sommet Émergence: ou comment s’élever au dessus de la mêlée grâce à l’innovation
Publié le 6 novembre 2024 access_time 5 minutesL’innovation, l’entrepreneuriat et la créativité étaient à l’honneur lors de la seconde édition du Sommet Émergence présentée dans l’Atrium de la Maison Alcan, le 18 octobre dernier à Montréal.
L’événement organisé par l’incubateur de startups Zú et présenté par TELUS, en collaboration avec Vibrant Studios, accueillait pour l’occasion des invités de marque, tels que le ministre provincial délégué à l’économie Christopher Skeete, la membre du comité exécutif de la ville de Montréal Alia Hassan-Cournol, le chef des services technologiques chez TELUS Nazim Benhadid et la directrice générale de Polytechnique Montréal Maud Cohen.
Parmi les panels de la journée, les échanges autour des thèmes «Les tendances technologiques qui façonnent l’expérience utilisateur» et «La place des technologies émergentes dans les modèles d’affaires» étaient particulièrement pertinents pour les producteurs et productrices d’expériences numériques.
Retour sur une conférence des plus enrichissantes
L’entrepreneuriat en période de crise
La journée a commencé du bon pied avec une discussion réunissant Dimitri Gourdin, président-directeur général de Zú et le ministre provincial délégué à l’économie Christopher Skeete, la membre du comité exécutif de la ville de Montréal Alia Hassan-Cournol.
D’emblée, le ministre a souligné l’importance de l’innovation pour le Québec. «Si on ne réussit pas ce virage, nos services publics seront à risque», mentionne-t-il.
De son côté, Dimitri Gourdin s’inquiète du nombre de startups qui voient le jour sur notre territoire. Comme piste de solution, il propose que le sujet soit abordé davantage dans les institutions scolaires. «Les jeunes arrivent au CÉGEP et ne savent pas toujours quoi faire. Ils devraient apprendre que l’entrepreneuriat est une option…»
Quant à elle, Alia Hassan-Cournol suggère que les femmes prennent davantage de place sur ce terrain. Une proposition qui a été accueillie par des applaudissements de l’audience.
Les tendances technologiques qui façonnent l’expérience utilisateur
En 2024, il est pratiquement impossible de parler de tendances technologiques sans traiter du sujet de l’intelligence artificielle.
D’emblée, Pierre Blaizeau, Vice-président, Technologie et opérations chez Félix & Paul, énumère les bons côtés de l’I.A. générative. «C’est un accélérateur fou (…). Ça nous amène plus vite, plus loin et à une meilleure qualité». Il rappelle que l’innovation a toujours été au cœur des valeurs du studio, sans pour autant être une fin en soi. En effet, pour faire de la réalité virtuelle narrative, l’équipe a dû imaginer et mettre en place une chaîne de production au grand complet. En somme, il résume: «on fait de la techno pour permettre notre créativité».
Marc Boyer, Directeur responsable de la division infonuagique de Google pour les régions de l’Est et de l’Ouest du Canada, imagine d’autres cas de figure pour l’I.A. qui s’éloignent de la création d’images ou de vidéos. Il évoque, par exemple, la création de personas afin de faire des tests usagers. Il encourage aussi à la prudence quant à l’emploi des agents conversationnels. Notamment, il croit qu’il s’agit d’un bon outil pour appuyer des représentants qui offrent du service à la clientèle et non d’une solution pour remplacer ceux-ci. «Il faut avoir une vue sur le monde réel, et non seulement sur le monde numérique».
Pour Christine Latour, chef de la direction du marketing et des communications chez Solotech, «la créativité est toujours le point de départ et la technologie vient en support». Toutefois, elle encourage les artistes qui évoluent dans le secteur événementiel à évaluer rapidement leurs besoins techniques. Elle estime aussi que la clé du succès, en citant l’exemple de PixMob, est de toujours «placer l’utilisateur au centre de l’expérience».
La place des technologies émergentes dans les modèles d’affaires
Dès le départ, Anne-Marie Laberge a jeté les bases de la conversation en suggérant que les nouvelles technologies ont un impact majeur sur trois aspects liés aux modèles d’affaires:
- Améliorer les processus de production et de vente
- Augmenter la valeur des produits et services offerts
- L’apparition de nouvelles avenues pour commercialiser ses produits et services
C’est sur cette troisième option que travaille principalement Olivier Trudeau, lui qui supervise la croissance immersive et numérique au Cirque du Soleil. Il rappelle que le Cirque, comme maintes autres compagnies des arts vivants, a durement été touché par la pandémie. L’entreprise cherche ainsi à se diversifier. À cet égard, il y a toujours de nouveaux joueurs pour diffuser du contenu: qu’on pense aux casques de réalité virtuelle ou même aux expériences Roblox. Toutefois, lorsqu’il développe des projets pour ces plateformes, il doit garder en tête: «comment conserver la signature du cirque dans un produit qui n’est pas un spectacle?».
Chez TAIT, l’innovation technologique est au cœur du développement d’expériences faites sur mesure pour leur clientèle. Or, comme l’indique son président, Hugues Sweeney, lorsqu’on offre des solutions personnalisées de la sorte, il est difficile de chiffrer adéquatement le coût de leur développement. À la question «comment rester à l’avant-plan dans ce contexte de course technologique?», il répond: «on embauche des gens intenses!».
De son côté, Simon Cazelais, vice-président Stratégie de marque mondiale et innovation, BRP, rappelle que l’innovation ne concerne pas seulement la création de produit, mais bien leur commercialisation. Il note toutefois que comparer un nouveau modèle d’affaires à celui qui a fait le succès de la compagnie représente un défi important. Il faut être prêt à faire beaucoup d’éducation au sein des différentes équipes qui constituent l’entreprise.
Une journée de conférence bien remplie
Cette seconde édition du Sommet Émergence a inclus d’autres moments marquants, tels que l’atelier «Les bases de l’innovation ouverte» animé par Pierre-Olivier Bontems, qui a permis aux participant.e.s d’en apprendre davantage sur ce concept et découvrir des programmes de financements qui l’appuient.
La conférence d’Ash Molaei de TELUS sur l’application des vertus du secteur des jeux vidéo dans d’autres domaines a également suscité l’intérêt du public.
Enfin, l’étude de cas sur les «collaborations entre startups et grandes entreprises» a mis en avant un exemple concret de partenariat entre Harold Dumur d’OVA, Hugues Fauville d’Arcelor Mittal et Julien Coll du CDRIN.